Chaque prêtre est unique. Chaque chemin est différent. Quelques prêtres du diocèse d’Angers témoignent de leur vocation…






Aymeric de Boüard

Originaire de la paroisse St Joseph à Angers, j’ai fréquenté l’école Ste Agnès et le Collège David d’Angers, puis je suis parti à Quimper au moment du lycée. Après 5 années d’études en Gestion des Ressources Humaines, j’ai travaillé pendant un an et demi comme consultant à La Poste. C’est en 2005 que je suis entré au séminaire St Jean à Nantes, avant de poursuivre ma formation au séminaire de l’Institut Catholique de Paris jusqu’en juin dernier. Prêtre depuis le 27 juin 2010, je savoure toujours un peu plus la joie d’être témoin de l’œuvre de l’Esprit dans la vie de chacun.

C’est à l’âge de 12 ans que j’ai pensé pour la première fois à l’idée de devenir prêtre ; je ne savais pas encore bien où le Seigneur voulait me conduire… Le service de l’autel et le scoutisme m’ont aidé à grandir dans une attitude de disponibilité face à cette éventualité, en attendant un signe clair de la volonté de Dieu pour m’y engager. Puis j’ai fini par comprendre, grâce aux Exercices spirituels de St Ignace, que le Seigneur m’avait déjà donné bien des signes au travers de rencontres, de temps forts d’Eglise… Cet appel que j’ai attendu comme “à venir” était en réalité inscrit dans l’ensemble de mon histoire ! Une histoire que se prolonge ici à Beaupréau… Depuis mon arrivée à la paroisse Notre Dame d’Evre, je découvre avec bonheur le dynamisme de la communauté et me réjouis d’avoir été appelé pour la servir !

“Seigneur donne nous des pasteurs selon ton coeur !” Qui pourrait avoir la prétention d’être à la mesure du coeur de Dieu ? Pas moi en tout cas !… et pourtant, durant ces dernières années, j’ai pu vérifier que le Seigneur m’appelait bien à marcher à sa suite. Cet appel, il ne m’est pas tombé dessus comme ça… Il a retenti à travers les prêtres, les personnes, les différentes communautés que j’ai pu rencontrés. Même si je me prépare à devenir prêtre depuis plusieurs années, j’ai bien conscience qu’après l’ordination il y aura encore du chemin à faire, un chemin de bonheur. Alors, je compte bien sur les chrétiens d’Anjou pour m’aider à être, chaque jour un peu plus, un prêtre selon le coeur de Dieu !




Le témoignage d’Emmanuel Bouchaud


Je suis né en 1983 à Angers. Après avoir effectué ma scolarité au collège La Madeleine puis au lycée du Sacré-Cœur à Angers, j’ai continué des études supérieures à la faculté de droit à Angers, Nantes et Poitiers.

Comment a germé en toi le désir d’être prêtre ?

Dans mon parcours de foi, mes années de scoutisme ont été très importantes, le lieu d’engagement dans lequel la question de la vocation a grandi dans mon cœur. Je me souviens du jour où un prêtre lors d’un camp scout m’a posé cette question : « as-tu pensé à devenir prêtre ». J’avais 13 ans, cet appel ne m’a jamais quitté. Il s’est affermi au cours des années en particulier par mon engagement à l’aumônerie des étudiants, par l’accompagnement musical des célébrations liturgiques. C’est en 2006 que je suis entré au séminaire Saint-Jean à Nantes, puis au séminaire de l’Institut Catholique de Paris.

Dans ton itinéraire de jeune puis d’adulte quelles rencontres ou échanges (dialogue avec la famille, les amis puis l’accompagnateur, le supérieur du séminaire…) ont été déterminants pour votre vocation ?

Dans mon itinéraire, le dialogue a eu une très grande importance. Il est vrai que je n’ai jamais parlé directement de cet appel à devenir prêtre à mon entourage. Pour autant, ma famille a été un lieu déterminant pour moi dans l’accompagnement de cet appel à devenir prêtre. En effet, les temps de partage avec mes parents, mes frères et sœur ont été importants dans mon cheminement. Chaque soir, nous prenons le temps de prier ensemble après le dîner puis souvent, nous partageons autour de différents sujets qui font le quotidien. Au cours de mes années de lycéen puis d’étudiant, j’ai eu l’occasion d’échanger sur ma vie de jeune mais aussi de jeune chrétien, avec mes amis « sur les bancs de la fac » mais aussi à l’aumônerie des étudiants. L’accompagnement spirituel a été et est toujours un lieu d’unification et de relecture pour discerner l’œuvre du Seigneur dans ma vie.

Tu as été ordonné diacre le 4 décembre dernier. Comment as-tu vécu ton ordination ?

Cette ordination fut un moment intense et de prière. En entrant dans l’église, j’ai été particulièrement attentif à tous ces visages de paroissiens, d’amis, de ma famille, des prêtres et des diacres venus nombreux m’entourer pour cette célébration. Lors de la prostration, j’ai été très touché par cette belle prière de l’Église, celle de la litanie des Saints.

Le moment le plus intense fut certainement celui de l’imposition des mains par l’Évêque et la prière d’ordination. En étant ordonné diacre en vue du sacerdoce, je me suis engagé définitivement au célibat. Certes mon ministère de diacre est de courte durée, il est plus qu’une « étape » car il me prépare à vivre mon futur ministère de prêtre qui sera lui aussi et avant tout diaconal !

Pour un jeune, est-ce plus difficile aujourd’hui de se décider à donner sa vie au Seigneur ?

Au cours de mes années de séminaristes, j’ai vraiment été marqué par les rencontres avec des jeunes, que ce soit aux JMJ ou pendant des camps à Lourdes notamment. Il est arrivé que certains d’entre eux viennent me confier leurs interrogations sur un sens à donner à leur vie, sur leur vocation.Il est souvent question d’une baisse du nombre des vocations… certes, mais le Seigneur appelle toujours à sa suite autant hier qu’aujourd’hui ! Je ne crois pas qu’il soit plus difficile de décider de donner sa vie au Seigneur aujourd’hui qu’hier…. Pour autant, il me semble important de permettre, de favoriser une possibilité à ces jeunes de réfléchir au sens donné à leur vie. Et lorsqu’un jeune ne s’est jamais posé la question d’une vocation particulière, au sacerdoce ou à la vie religieuse, il n’est jamais trop tard de l’interroger !

Qu’est-ce qui te procure le plus de joie dans votre vie de séminariste ?

Je suis vraiment marqué par la diversité des rencontres qui ponctuent mes journées : que ce soit au séminaire, en paroisse, lors de rencontre d’amis mais aussi de l’inconnu, dans le métro, en me rendant à l’Institut Catholique…. Depuis que je suis diacre, je loge en paroisse tout en me rendant quotidiennement au séminaire. J’ai la joie notamment d’accompagner des fiancés au mariage mais aussi des parents demandant le baptême pour leurs enfants. Au séminaire, je suis très heureux de partager de très bons moments avec mes confrères. C’est aussi à travers les études que je poursuis cette année, les moments du cœur à cœur avec le Christ, que ma vie de séminariste est comblée !

Quelle est la place du dialogue dans votre formation ?

Le dialogue est au cœur de la formation au séminaire. Si l’appel à devenir prêtre vient d’un désir profond, il est confirmé par l’Église, par l’Évêque. Au séminaire, il se traduit concrètement par la place du supérieur et du conseil des directeurs. Ce dialogue passe par l’accompagnement spirituel qui permet de discerner l’appel du Seigneur à travers la relecture de vie. Ce dialogue, c’est aussi celui qui s’effectue dans le quotidien (à travers la vie communautaire, à travers la formation intellectuelle ou encore dans les insertions pastorales).

Quels conseils peux-tu donner aux parents qui ont des enfants désireux de grandir dans la foi ?

Je pense que le dialogue a une très grande place dans la vie familiale entre les parents et les enfants. Il permet d’aider à réfléchir, à discerner, à poser des décisions… à développer une vraie « liberté ». Ce dialogue prend souvent forme dans la « gratuité » du quotidien aussi bien lors des repas partagés, lors de moments de discussions. C’est dans ce dialogue que l’enfant trouvera une écoute à ses questionnements personnels, à ses interrogations sur sa vie de foi.